Pourquoi le monde est-il fou ?3 min read

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Notre époque est ainsi : les hommes confrontés à des problèmes dramatiques sont plus nombreux, et de loin, que les autres époques. Peut-être faut-il enfin cesser de considérer les individus eux-mêmes comme étant la source de tous les maux et se concentrer plutôt sur leur éducation ?

Le monde dans lequel nous vivons est fou parce que toute notre instruction nous enseigne des choses folles sur ce que nous devons être, sur la façon dont nous devons vivre et sur ce qui compte vraiment.

La civilisation occidentale par exemple a adopté une culture de l’action. Ce modèle peut être représenté par une ligne droite, car son objectif est linéaire. Il est centré autour du travail, il tend à nous faire atteindre des buts et convoiter la réussite matérielle. Cette ligne droite commence à la naissance, à la suite de quoi chaque étape est marquée par des réalisations. Chaque pas en avant correspond à l’obtention de nouveaux avantages : un diplôme, une promotion, un mariage, une maison plus spacieuse, des voitures plus nombreuses, un compte en banque mieux approvisionné.

On a toujours devant soi un nouvel objectif à réaliser, et cela, jusqu’à la fin ; celle-ci n’est pas la mort, mais la retraite. La cessation d’activité représente la fin de la ligne car ce modèle ne s’intéresse pas à la vie sans travail.

Il implique que la vie est travail.

Ce modèle, sous tendu par une philosophie matérialiste, implique un système à vie concurrentiel, tourné vers la réussite et les succès pécuniaires.

Hélas, c’est peut être un excellent modèle pour un des aspects de la vie – la carrière individuelle – mais il est terriblement inadapté aux autres aspects de cette dernière. Nous avons été forcé à généralisé l’application de ce modèle à l’ensemble de notre vie. Nous pensons en terme de buts, de concurrence et de sanctions mesurables dans les domaines spirituel, affectif, relationnel et physique.

 

Il n’est pas étonnant que nous nous sentions à ce point perdus quand nous n’avons plus rien à « faire ».

 

Cessons donc de nous faire des reproches sur l’éducation sociétale inadaptée que nous avons reçue, et commençons à utiliser un modèle plus pertinent pour les autres aspects de notre vie :

Les philosophies et religions orientales ont mis au point depuis des siècles un modèle de vie que l’on peut baptiser « modèle d’être« . Le meilleur symbole graphique de ce modèle est un cercle sans commencement ni fin, animé d’un mouvement de spirale vers l’intérieur. Grâce à sa forme circulaire, ce modèle se recycle en permanence. Comme il n’y a pas de fin connue, il ne peut y avoir d’objectif pour parvenir à cette fin. Ce qui compte, c’est d’être en chemin et non d’arriver à destination.

La concurrence n’existe pas non plus puisque, à partir du moment où vous vous trouvez quelque part sur la spirale, il est impossible de vous comparer aux positions respectives des autres personnes. Il n’y a pas de jugement, faute de matière à juger. Ce modèle est un modèle d’accomplissement personnel et d’acceptation. Le modèle occidental est paradoxal en ce sens que la plupart des individus espèrent atteindre des objectifs qui sont en soi, inaccessibles au sein de ce modèle.

 

Les objectifs de paix, d’équilibre et de force intérieure sont ceux du modèle oriental d’être, qui n’est pas orienté vers des objectifs de paraître.

 

Ainsi, si nous n’étions pas formatés pour vivre et penser en objectifs matériaux, si de ceux là notre vie ne dépendait pas nécessairement, et si nous apprenions à atteindre des objectifs de santé, à constamment rechercher la paix intérieure, l’équilibre et l’essence même du bonheur, peut-être que notre monde serait moins Fou.

 Inspiré du livre Le psy de poche – Susanna Mc Mahon