L’importance et la place de l’UX/UI Design dans notre société6 min read

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A cheval entre les neurosciences & la psychologie, l’UX et l’UI design sont un pilier de notre société.

Pourquoi l’interface utilisateur/expérience utilisateur (UI/UX) est-elle si importante ?

Tout est dans les neurosciences.

Nous vivons à une époque d’avancées technologiques incroyables. Des « super-ordinateurs » que nous avons entre nos mains et de la pléthore d’applications qu’ils offrent, aux appareils intelligents, automobiles et aux technologies immersives telles que la réalité augmentée et virtuelle… la technologie progresse à un rythme exponentiel et pourrait accroître notre efficacité et notre qualité de vie (CQFD).

Malheureusement, trop souvent, l’accent est mis principalement sur la technologie, et beaucoup moins sur l’optimisation de l’interface et de l’expérience de l’utilisateur (l’UI/UX). Bien que la puissance de calcul, les graphismes spécialisés, les contrôleurs, etc., soient importants, leur valeur est diminuée s’ils n’impliquent pas l’utilisateur de manière naturelle. De même, l’UI/UX non naturelle augmente le risque de défaillance et entraîne une technologie inefficace et sous-utilisée.

Trop souvent, le facteur « wow » technologique domine, alors que le plus important est de savoir comment le cerveau et le corps de l’utilisateur sont engagés dans l’intérêt de réaliser certains objectifs. La technologie au service de la technologie n’est pas un progrès, mais une technologie qui augmente notre efficacité en accordant une importance primordiale à l’optimisation de l’interface avec l’utilisateur et à la naturalité de son expérience, constitue un progrès considérable. Pour construire des technologies qui répondent à ces exigences, il faut comprendre comment l’humain vit et interagit naturellement avec le monde.

 

Comment l’Humain interagit-il avec le monde ?

Le corps humain et le cerveau qui le pilote ont évolué dans un monde riche en contextes. Nous expérimentons et interprétons le monde par le biais de nos sens (la vue, le son, le toucher, l’odorat) et interagissons avec notre monde et le modifions par le biais d’un comportement verbal et non verbal.

Nous construisons des appareils pour nous aider à résoudre les problèmes et à être plus efficaces, mais trop souvent, ces appareils offrent une expérience peu contextualisée et nécessitent des interactions non naturelles. Cela augmente les risques d’échec et diminue l’efficacité. Par exemple :

Nous expérimentons et interagissons avec un monde tridimensionnel, dynamique et dont les points de vue changent lorsque nous modifions la fixation. Les mondes statiques à 2 dimensions ne sont pas naturels et sont moins efficaces.

Nous expérimentons et interagissons avec un monde multi-sensoriel (voir, entendre, toucher, sentir) et immersif. Les petits mondes planaires visuellement dominants ne sont pas naturels et moins efficaces.

Nous vivons et interagissons avec un monde dans lequel nous pouvons déplacer notre attention en toute transparence, mais nous avons toujours une conscience significative de notre environnement. Une attention focalisée avec un oubli pratique de notre environnement est contre nature et moins efficace. 

Nous expérimentons et interagissons avec notre monde et le monde interagit à travers des images, des sons, des contacts, des odeurs, des températures. Les interactions du pouce ou du doigt seulement ne sont pas naturelles et sont moins efficaces.

Nous devons construire des dispositifs offrant une interface utilisateur riche en contexte et des expériences utilisateur naturelles. Pour atteindre cet objectif, nous devons comprendre comment l’être humain et son cerveau ont évolué pour faire l’expérience du monde et interagir avec lui, et l’imiter autant que possible lors du développement de logiciels et de technologies. Il faut se rappeler que UI/UX concerne l’interface utilisateur et l’interaction de l’utilisateur. Il s’agit de l’utilisateur.

Pour comprendre l’utilisateur, il faut comprendre le cerveau de l’utilisateur ; comment le cerveau traite l’information pour atteindre des objectifs et comment le cerveau interagit avec la technologie pour atteindre des objectifs.

 

Psychologie & neurosciences au service de l’expérience humaine et de l’interaction

 

Le cerveau humain est composé d’au moins quatre systèmes distincts qui définissent la manière dont les humains vivent et interagissent avec le monde :

 

Le système dit « expérientiel » (de l’anglais « experiential system » parce qu’il s’adapte en apprenant empiriquement de l’expérience [cf. Théorie cognitive-expérientielle ou CEST]). Il a évolué pour représenter les aspects sensoriels et perceptuels (qu’ils soient visuels, auditifs, tactiles ou olfactifs) d’une expérience ou d’une interaction avec le monde. Ce sont les images, les sons, le toucher et les odeurs de notre environnement. Le cerveau traite les informations sensorielles dans des régions distinctes, mais les représentations perceptuelles sont extrêmement interactives et fournissent un riche cadre contextuel pour chaque interaction. Les principales régions cérébrales associées au système expérientiel sont les lobes occipitaux (vue), les lobes temporaux (son) et les lobes pariétaux (toucher et odeur).

Le système cognitif est le système de traitement de l’information. Il prend des informations sensorielles et perceptuelles, généralement sous forme de texte ou de graphiques, et les traduit en informations sur lesquelles il est possible d’agir. Le système cognitif s’appuie fortement sur la mémoire de travail et l’attention, capacités à la fois limitées et formant un « goulot d’étranglement » du traitement. Il faut toujours faire attention à ne pas surcharger ce système car une surcharge entraînerait des erreurs et une inefficacité. Ce système englobe le cortex préfrontal et l’hippocampe.

 Le système comportemental du cerveau a évolué pour stimuler le comportement moteur. Il s’agit notamment de déplacer ses bras, ses mains ou sa bouche de manière à soulever, bouger, taper ou parler. Ce système apprend les comportements lorsqu’ils sont suivis en temps réel (littéralement en quelques millisecondes) par une rétroaction corrective (RC) qui récompense les bons comportements et punit les comportements incorrects. Une fois appris, les répertoires comportementaux sont suscités par des environnements riches en contexte qui ont été associés à des comportements particuliers. En bref, ce système apprend les  cartographies stimuli par exemple, un contexte environnemental riche réponse par exemple, la parole ou les mouvements moteurs. C’est pourquoi certains contextes suscitent des comportements sans même que l’utilisateur « y pense ». Ce système repose sur le striatum et les signaux de récompense et de punition médiés par la dopamine.

Enfin, le système émotionnel-motivation dans le cerveau. Celui-ci a évolué pour traiter les émotions positives et négatives (bonheur, tristesse, colère, frustration, regret, etc.) et les motivations telles que les récompenses et les punitions, ainsi que le stress, la pression et l’anxiété. Les émotions et motivations positives peuvent améliorer le traitement cognitif et les émotions et motivations négatives peuvent freiner le traitement cognitif. Les émotions et motivations positives et négatives définissent les récompenses et les punitions qui stimulent l’apprentissage comportemental. Les régions du cerveau qui en sont à l’origine sont l’amygdale avec d’autres structures du système limbique.